Arrivé sur cette terre sans l'avoir (peut-être) demandé, l'être humain est engagé, avec ou sans consentement, dans la marche de ce monde qui évolue sans cesse depuis l'âge des cavernes jusqu'à l'époque actuelle des nouvelles découvertes dans le monde énergétique.
Dès que les modes de vie changent, apparaissent des moments d'interrogation, d'inquiétude, de doute, de morosité...
Aujourd'hui, comme dans le passé, avec inquiétude, espoir ou sérénité, l'homme s'interroge sur sa DESTINÉE:
La vie est-elle absurde ? Suis-je le jouet d'un SORT aveugle et implacable menant à la mort ? Y a-t-il une idée directrice dans la marche du monde ou des mondes visibles ou invisibles, audibles ou non, sensibles ou suprasensibles... ?
.. Pour donner réponse à ses sentiments, ses ressentis, ses interrogations d'insécurité ou de révolte, l'homme peut se tourner vers un Maître Terrestre qui s'investit ou est investi d'un pouvoir de Maître ou Transmetteur de Connaissance, ou vers un groupe dans lequel sont dispensés des enseignements, appelés philosophies...
Certains groupes proposent depuis des lustres, des enseignements et des démarches «initiatiques»...
Notre Société d'aujourd'hui présente des groupes plus ou moins fermés, plus ou moins «sectaires» (en ce sens, le mot «secte» devient le symbole d'une séparation avec l'ensemble du groupe et des valeurs habituellement enseignées et pratiquées).
Comment choisir tel ou tel groupe, tel ou tel enseignement sans être «embrigadé» dans des sectes qui non seul@ment «marginalisent» l'individu, mais qui peuvent influencer ou manipuler la personne en la rendant dépendante, non libre et soumise au système dans lequel elle se croyait autonome ?
Nous allons donc évoquer les conceptions de la VIE et de d'INITIATION à partir de certains enseignements initiatiques
Comment définir l'initiation
Voici un mot «désacralisé», voire galvaudé. Le latin IN-IRE nous précise que aller dans, entrer est le sens premier. Commencer quoi ?
Les traditions nous parlent d'enseigner les mystères. Un initiateur du latin initiator, est celui qui enseigne les Mystères donc qui transmet la connaissance, celle qui a rapport avec le fonctionnement du Monde qui nous entourent et de l'être vivant dans ses relations avec ce monde.
L'observation des cycles lunaires et solaires, la perception (consciente) des nuits et des jours et l'acceptation de la disparition du souffle de «vie» lors de la mort, ont amené les hommes à rechercher un sens aux mondes de ténèbres et de lumière.
Les ténèbres devinrent mondes des illusions pour certains, pour d'autres ce furent des symboles de Lumières non perceptibles. Illusions associées à ignorances. Lumière fut assoiée à Connaissance et Sagesse.
Dans le passé, deux éléments sont souvent opposés ou complémentaires : nuit-jour ; soleil-lune ; père-mère ; bien-mal... Surtout dans notre pensée occidentale.
Dans une autre conception, nous apprenons que tout n'est pas «noir-noir» ou «blanc-blanc» ; il y a toujours un point noir dans une surface blanche; un point blanc dans une surface noire... Le ng-Yang...
De nombreuses Traditions se rejoignent dans une conception trilogique, tri-unique, avec une déduction que vous pouvez tirer du chiffre UN. Duquel découlent deux et trois. Puis 5 et 7...
Les initiateurs
Certains êtres, depuis les temps anciens, se sont sentis «inspirés» ou "illuminés", c'est-à-dire emplis de lumière ou de connaissance pour tirer des enseignements des observations de l'Univers, ce qui les amena aux chiffres, aux lettres et à l'écriture.
Pour arriver à l'écrit, ils ont dû passer par le «verbe», «la parole», les «vibrations» sonores, lumineuses, en un mot ou une expression : système de relations avec eux-mêmes et avec les autres.
Cette création de cette forme de RELATION est en fait une CONNAISSANCE.
Pour «faire», pour «naître», il fallait un accoucheur, un initiateur apte à transmettre les gestes, les paroles et les symboles.
L'INITIATEUR etait investi par d'autres, dans un groupe, d'un don et d'un rayonnement de leader-conducteur d'hommes ou s'investit à l'aide ou sans l'aide d'un GUIDE dit invisible, d'une mission d'éclairement ou d'initiation auprès des autres hommes. Phare dans la nuit (des illusions) ou Éveilleur d'âmes (d'énergies) ou Veilleur attendant l'aurore... Tout un programme!
Le candidat à l'initiation se sent quant à lui appelé et sa «vocation» lui donne la possibilité de rechercher un sens, une signification à ses épreuves physiques ou morales, à ses chemins, à ses égarements, à ses dépassements de lui-même.
Avant d'être ÉTOILE DANS LA NUIT, il lui fallait et il lui faut encore de nos jours, en cette fin du XXI ème siècle (re)chercher la LUMIÈRE. Celle qui, peut-être finalement «brille au fond de tout homme»; mais si cette «Lumière» ou cette «connaissance» sont au fond de tout homme, pour y parvenir, il est probablement nécessaire d'utiliser des moyens ou supports appelés rites ou rituels à la portée de nos sens.
Le sanscrit «riti» a donné «usage». Le rituel recueille des usages ou rites. La religion - du latin religare = relier - ou relegere - recueillir rassemble les rituels pour les relier (et relier l'homme au sacré).Le yoga a pour racine yug = relier..
Les religions d'aujourd'hui se sont élaborées progressivement à partir de l'observation des univers, des sens qui ont été donnés aux phénomènes observés, écoutés ou perçus et influencés par les jugements des hommes par leurs idées sociales, humanitaires ou politiques.
Lorsque des hommes recherchent des pouvoirs sur autrui, les religions qui découlent de leurs conceptions seront empreintes de culpabilisation ou de dévalorisation.
Les cultes (ou cérémonies ayant pour objet de rendre honneur aux Éléments inconnus (ou divinités) peuvent être l'occasion de manipulation des consciences pour une plus grande dépendance.
Toutefois, si vous étudiez l'origine des religions, notamment dans le système solaire dont nous dépendons, les cultes à l'extérieur, même s'ils se déroulent dans une grotte, une caverne, une forêt sur le sommet d'une colline, nécessitent une préparation «d'intérieur», cachée au regard des profanes (ceux qui sont devant le temple : profanum, en latin) réalisée chez les INITIÉS AUX NUSTÈRES, par des INITIATEURS. Les ancêtres des prêtres d'aujourd'hui.

COMMENT SE DEROULAIENT LES MYSTÈRES INITIATIQUES DANS LE PASSE
Dans les Mystères de là CRÈTE, il y avait le culte du dieu solaire APOLLON et le culte de Zeus, caché, lorsqu'il était enfant par sa mère REA pour fuir la voracité de son père SATURNE; élevé au lait de chèvre, etc...
ZEUS était représenté sans oreille, pour exprimer son impartialité; parfois un sceptre à la main terminé par un aigle.
En ce temps-là, la conception était que l'âme immortelle était dans une prison de chair et qu'elle aspirait à réintégrer sa patrie perdue. Les choses n'ont pas beucoup changées pour certains d'entre-nous...quelle évolution en + de 2000 ans !
Pour s'élever de la matière (eau, terre, air et feu) il était nécessaire de connaître deux purifications:
- les lustrations et les rites pour le corps;
- les prières et les liturgies pour Pâme.
Une lustration (du latin : lustratio), est une purification rituelle souvent accomplie par aspersion.
Les rites crétois étaient organisés par les Dactyles du Mont Ida; en voici l'essentiel:
le candidat à l'initiation était purifié par Peau de mer et par la pierre de foudre ; puis par le feu du ciel (= le soleil) ; il devait ensuite méditer et prier.
Enveloppé dans une peau d'agneau noir, il dormait la nuit au bord d'un fleuve.
Lorsque l'aube se levait, il entrait dans l'antre de ZEUS pour trois périodes de 9 jours.
Il portait un bandeau sur les yeux et subissait des interrogatoires, puis pratiquait des rites purificatoires par des périodes de jeûnes et par des prières.
On lui retirait son bandeau puis il se trouvait seul dans les ténèbres d'une caverne, où il pouvait vivre ses peurs.
Enfin, dépouillé de sa peau d'agneau, il était INITIÉ et pouvait alors contempler le trône de ZEUS.
Il pouvait «savoir»... connaître la divination en observant le vol des oiseaux et la fumée de Fencens.
Il développait ses sens et ses perceptions extra-sensorielles, pratiquait la voyance, rencontrait les divinités en songe, par des voyages en «astral».
Par la suppression du bandeau, il supprimait son aveuglement...
En étant dévêtu de sa peau d'agneau noir, il se dépouillait de sa nature animale, de ses désirs et de ses passions.
Il était initié aux mystères, parce qu'il en était digne.
Les mystères égyptiens
En Égypte, il y avait deux formes de révélation:
- la révélation «exotérique» ouverte à tous. Le peuple pouvait fréquenter les sanctuaires, participer aux fêtes, aux processions et développer un esprit de dévotion à partir de ces pratiques.
- La révélation «ésotérique» ou secrète, réservée aux membres de la caste sacerdotale.
Rappelons les «MYSTÈRES D'OSIRIS»:
Plutarque nous a raconté le mythe de ce dieu OSIRIS, sa mort et sa résurrection: le cruel TYPHON l'assassine, place son cadavre dans un coffre et le jette dans le Nil.
Le coffre est emporté par les flots à Byblos et un cèdre se développe autour.
La déesse Isis retrouve Osiris, mais Typhon déchire le corps d'Osiris en quatorze morceaux. Isis en retrouvera 13, sauf le sexe.
Le dieu Ré envoie Anubis pour rassembler les morceaux et le souffle d'Isis redonne la vie à Osiris, qui devient roi de l'empire des morts.
Cette légende de culte solaire aura des prolongements lors des fêtes de Pâques chrétienne et dans la formulation ô combien symbolique (chargée de sens)!
«Que tous soient Un.......... »
Le candidat aux Mystères d'Isis avait une lampe à la main et devait voyager sous des voûtes basses eteténébreuses, arriver au bord d'un précipice, le descendre, et, au dernier échelon, c'était 1"abîme.
Une petite ouverture l'entraînait dans une voie «en spirale» lui permettant de descendre au fond du précipice.
Il trouvait au nord une grille d'airain; au midi ou au sud une grille de fer. Derrière cette grille, les initiés chantaient.
L'initié-expert ouvrait la porte et autorisait le candidat à poursuivre sa route.
La porte se refermait avec fracas et l'initié lisait les phrases suivantes :
«Quiconque parcourra seul sous cette voûte, sans regarder en arrière, sera purifié par l'eau, l'air et le feu ; et il peut vaincre sa frayeur de la mort, il sortira du sein de la terre, reverra la lumière et sera apte à recevoir la révélation des mystères de la grande déesse Isis.»
Le candidat est appelé à errer longtemps dans l'obscurité du temps de Memphis avant de trouver la porte de fer. Trois hommes coiffés d'un casque à tête de chien, symbole d'Anubis, de la force et de la vigilance, l'arrêtent par ces mots :
«Continuez le voyage, si les dieux vous en donnent la force; mais si vous retournez sur vos pas, nous nous saisirons de vous ; tremblez i Vous êtes encore libre de vous en retourner ; mais réfléchissez bien qu'après un pas fait en avant, si promptement vous n'arrivez pas jusqu'au bout, vous ne verrez pas la lumière. Songez que vous n'y parviendrez qu'en vous frayant un passage en avant, sans tourner la tête.»
Cinquante pas de plus, et c"est la lumière... mais il faut franchir une grille de fer enflammée puis un torrent, se suspendre à un pont-levis, être soumis à un vent terrible qui éteint la lampe.
Enfin, le candidat redescend devant une porte d'ivoire : c'est la porte d'Orient ou de l'Est. Elle laisse le passage à l'initié qui doit ensuite passer entre deux rangs de prêtres.
Le hiérophante, sur son trône, lui offre une coupe pleine d'eau du Nil en déclarant:
«Que cette eau soit un breuvage d'oubli des maximes profanes.N'allez point révéler les rituels que vous voyez en tout mystère dans lestemples !»
En ce temps-là, le fait de posséder la connaissance des mystères et du divin c'est devenir un Maître, un dieu sur terre. Aussi l'acquisition du savoir et l'approche des mystères nécessitent des modifications secrètes et spécifiques de la conscience personnelle, par la cérémonie de l'initiation.
Les critères d'admission étaient sévères: il fallait pratiquer un métier manuel, vivre une rectitude de moeurs, développer l'aptitude à comprendre le sens caché des symboles et des écritures.
Après avoir franchi les premiers obstacles, le candidat apprenait les règles de l'art; puis, après 7 années de travail et de méditation, il voyait s'ouvrir les portes des «maisons de vie» et devenait Maître.
7 est un chiffre ou un nombre qui exercera une grande influence sur la tradition judéo-chrétienne.
Revenons à notre Initié : Après avoir reçu l'esprit d'Isis en étant prosterné aux pieds du héros hiérophante (comme cela se fera, plus tard pour les futurs prêtres devant l'évêque), le récipeindaire boit une liqueur de réconfort et écoute les mots suivants :
«Que ceci soit un breuvage de mémoire pour les leçons que vous recevrez de la Sagesse 1»
Revêtu de l'étole olympique (aube de lin rayé), d'une couronne de palme en forme de rayons solaires,, l'initié est enfin présenté au peuple.
Le papyrus T 32 de Leiden, découvert au début du XIXème siècle dans une tombe inconnue d'Égypte donne des précisions sur la cérémonie d'initiation d'Horsiesis, né en l'an 10 du règne d'Auguste, mort à 83 ans et 4 mois, en 64 de notre ère.